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Édifié à l’aplomb du fleuve Drâa, l’ancien Ksar Tamnougalt dévoile son architecture du XVIème siècle. Un village étonnant à visiter qui foisonne d’histoires et d’Histoire !
Ancienne capitale de la tribu Mezguita, le Ksar Tamnougalt est l’un des plus anciens ksour encore en bon état au sein de la vallée du Drâa. Fondé il y a déjà plus de trois siècles par une famille de caïds, qui représentait le sultan dans la zone, Ksar Tamnougalt occupait une position stratégique.
Tamnougalt avait à cette époque où les rivalités entre tribus amazighes étaient vives, une fonction aussi bien défensive, afin de protéger la vallée du Drâa contre les invasions d’autres tribus, que commerciale, étant situé sur la route des caravanes allant de Marrakech à Tombouctou.
Caïd Si Ali, dernier caïd de la famille, était un très grand adversaire de Thami El Glaoui. Prêtant allégeance au Sultan Sidi Mohamed Ben Youssef, le caïd ne voulait pas se soumettre à l’autorité du Pacha qui contribuait à l’expansion coloniale de la France dans le sud. El Glaoui réussit à faire détrôner Caïd Si Ali de ses fonctions et un autre caïd prit sa place dans les années 40. Il mourut juste après l’indépendance en 1956. Tamnougalt perdra petit à petit de l’importance suite aux modifications des moyens de transport et à la sécheresse des années 70/80. Son importante communauté juive émigrera aussi vers Israël.
Ksar Tamnougalt fait partie de ces trésors qui, surplombant la vallée du Drâa, affichent un point de vue à couper le souffle. Il domine depuis des siècles l’oasis de toute sa magnificence. Si vous vous laissez subjuguer par sa porte monumentale et le superbe panorama, vous tomberez définitivement sous le charme après avoir parcouru le dédale des couloirs et des ruelles semi-couvertes.
De nombreux bâtiments de Tamnougalt ont des décorations murales distinctives et des tours effilées. Outre les résidences spectaculaires des caïds, le sanctuaire d’un marabout (Sidi Abdellah ben Ali), une école coranique, 2 mosquées, un hammam, une synagogue et l’ancien mellah (quartier juif), le ksar historique est une étape agréable à découvrir. On y rentre par une des 4 portes qui fermaient Tamnougalt à l’époque.
Toutes les maisons sont reliées par des passages couverts qui les gardent fraîches pour contrer la chaleur féroce. Ces ruelles débouchent sur des placettes où avaient lieu auparavant les célébrations, les mariages et autres réunions entre les villageois.
La majorité des maisons familiales sont construites sur deux niveaux. Les chambres sont situées autour d’une cour centrale, l’étage est utilisé lorsque le rez-de-chaussée devient trop chaud et le toit est une invitation permanente à la détente contemplative. La vue sur la vallée du Drâa est à couper le souffle !
Restaurée, l’une des kasbahs de Tamnougalt est devenue un intéressant musée. Y sont exposés nombre d’objets de la vie courante. En particulier, une forme en bois pour modeler les briques de terre. Ou d’anciennes serrures en bois. Une promenade dans la palmeraie permet de découvrir les cultures typiques des oasis : dattes , grenades , henné …et aussi quelques puits .
Chaque première semaine d’octobre, s’y tient le Moussem Ellama, manifestation culturelle et religieuse qui réunit des participants des différents villages des environs. En amazigh, Tamnougalt signifie « lieu de rencontre ».
Beaucoup de personnes confondent la Kasbah du Caïd au Ksar Tamnougalt. En empruntant le sentier qui mène vers Tamnougalt, vous laisserez sur votre gauche en hauteur l’ancienne kasbah du Caïd. A ne pas confondre avec le Ksar Tamnougalt à quelques centaines de mètres plus loin sur votre droite.
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